mercredi 27 août 2008

Retour !

Nous venons d'arriver à Delhi. Sains et saufs ! Aux alentours de 18H30 (heure locale). Noirs de poussière et de gaz d'échappements, après 260 km de route dans une circulation intense.
Hier en fin de journée de grosses pluies orageuses se sont abattues sur la ville sainte. Elles ont duré toute la nuit avec leur lot d'éclairs et de tonnerre. Nous avons pris la décision de quitter Rishikesh ce matin pour profiter d'un temps sec avec un ciel plombé.
Dès notre retour en France (dimanche soir) je m'attellerai à rajouter quelques belles images pour clore ce blog.

mardi 26 août 2008

Fleuves, montagnes et travail



GHARWAL


Ils attendent déjà depuis plus d'une nuit que la route soit déblayée.

N'ayant pu explorer le Cachemire a partir de Srinagar comme nous l'avions pensé, nous avons donc décidé de rejoindre l'Uttarakhand. Avec pour but Joshimath et le plus long téléphérique de l'Inde (4 km) pour atteindre la petite station de ski d'Ailoo et admirer, avec une météo clémente, la Nanda Devi et ses plus de 7800 m.

La route s'est arrêtée pour nous cette fois-ci a 15 km de Joshimath. La montagne ayant balayé plus de 50 m de l'unique route qui amène les pèlerins vers le site sacré de Mana (source d'un des 4 fleuves sacrés de l'Inde qui prennent tous leur source dans cette région frontière avec le Tibet), une cinquantaine de km après Joshimath.

Je me suis dit que c'était peut-être une chance. La marge de temps de sécurité pour revenir à Delhi était "limite" et aucun contournement n'est possible sur ces vallées qui conduisent aux sources du Gange, de la Baghirati et des autres fleuves sacrés. Nous avons donc fait demi-tour, avalant 250 km de routes de montagne tortueuses, défoncées, trépidantes !

Nous sommes arrivés hier soir à 70 km de Rishikesh, transformant encore notre projet (suite à une petite erreur de direction -chance ?-) qui devait nous conduire vers Bageshwar puis Almora (voir mon petit bout de voyage solo de début juillet).

Ce matin donc, petite distance, toujours en montagne, sur la liaison "touristique" et "pèlerine" Rishikesh-Srinagar (celui d'ici, pas celui du Cachemire !). Pas de répit jusqu'à l'arrivée : nous avons contourne et traverse glissement de terrains et éboulements (nettoyés au moins sur une moitie de chaussée), sans arrêt !!!

Balade le long du Gange cet après-midi. Qui s'est terminée sous des trombes d'eau : gros coup de mousson. Nous avons frémi rétrospectivement, sachant la fragilité du passage sur ces incroyables routes himalayennes !

AMRITSAR ; le Temple d'Or




Presque tous les Sikhs ont leur nom qui se termine par "Singh". Ce qui veut dire "lion". Un des cinq signes presents dans leur apparence etant le bracelet d'acier a leur poignet qui symbolise le courage. La Thunderbird de Lalli Singh a ete bien courageuse tout au long du voyage !

samedi 23 août 2008

Mille peripeties !

Sortis dimanche 17 de Srinagar, tot le matin, nous avons parcouru 400 km, au milieu de continuels convois (bus et camions) de l'armee et des forces speciales de police. Toute la route etait evidemment etroitement surveillee. Nous avons passe la nuit a une vingtaine de kmde Pathankot, ville frontiere entre le Jammu Cachemire et le Punjab.
Dans la derniere descente avant d'atteindre la plaine, j'ai opte pour une sortie de virage (parfait bitume sur de nombreux km) moto inclinee, bien qu'ayant vu une "ligne d'eau" d'une soixantaine de cm traversant la chaussee... La moto est partie instantanement des deux roues ! Et s'est retrouvee une douzaine de metre plus loin dans le fosse. Nous l'avons suivie en glissant sur le bitume... Merlin s'est releve en hurlant : coupure au mollet de 7/8 cm. Plaie bien evidemment ecartee et heureusement pas trop profonde. Nettoyage et bandage. Le soir on a tente de mettre les steristrips qu'on trimballe depuis 5 ans au moins : ca marche ! Il en sera quitte pour un joli souvenir.
Une autre moto (locale) a glisse 2 mn plus tard au meme endroit. On pense a de l'huile, mais invisible, l'eau etait claire comme je l'avais vue...
J'en suis quitte quant a moi pour trois orteils ecorches et un bobo sous le coude (je le garde au chaud).
Comme je viens de perdre 10 mn d'ecriture suite a une panne de courant, je resume : nous venons de parcourir 1000 km depuis Srinagar. Les deux derniers jours avec de grosses pluies. Nous avons rallie, via Chandigarh, l'Uttarakhand (nouvel etat cree en 2000 avec son nouveau nom depuis l'an dernier). Nous sommes a Mussoorie et allons des demain vers le Kuamon, a la frontiere du Nepal et du Tibet. Hier nous avons du changer les 2 roues dentees des motos en conservant la chaine. Tout va bien !

samedi 16 août 2008

Dernier jour a Srinagar

La situation a l'air de s'ameliorer. Nous avons du reporter notre depart a demain. On a reussi a remplir les reservoirs des motos et Rashid nous a emmenes dans une boutique, ou nous avons negocie un bas-relief : le Cachemire nous est fatal pour les achats !
Merlin profite de ses derniers moments aquatiques : il s'enhardit a aller au large et a nager a cote du bateau ... Il commence a dire qu'il va etre tristre de partir ... Nous partageons cette impression, tant est serein et quiet, cet endroit et nos hotes sont si gentils et prevenants !
Nous sommes donc frais et dispos pour partir aux aurores demain matin, 6h, tous s'accordent a dire que c'est le meilleur moment et un dimanche le meilleur jour ! Les manifestants ont-ils du mal a se lever des potron minet ???? L'avenir nous le dira !

jeudi 14 août 2008

Jardins de lotus

Suite voyageuse

Merlin vit en plein rêve. Il rame sur sa petite shikara, alterne avec un jeu puis s'en retourne au lac depuis le "balcon" du house-boat.
Nous pensons partir après-demain puisqu'il la situation est momentanément bloquée.
Nous partirons de très bonne heure pour éviter les manifestations et être en avance sur les départs de convois militaires quotidiens allant sur Jammu.

Rencontres du lac



Waterlilly - nénuphar


Nageen Lake



Nous nous sommes levés à 4 H 30 ce matin, départ peu avant 5 H, pour aller en Shikara (barque/gondole kashmiri) au marche flottant. Vente des fruits (de lotus) et légumes, plus quelques fleurs, safran et autres bijoux pour les rares touristes (2 ce matin en plus de nous).
Le Nageen Lake est relié au Dal Lake, le lac principal de Srinagar.

Srinagar


Srinagar intra house-boat... Ce que l'on peut voir... Au travers du couvre-feu.

Les manifestations éclosent et se dispersent un peu partout, aussi vite qu'un coup de vent.

Le bilan des trois derniers jours s'élève a une... trentaine de morts et plus de 350 blesses. Ici, contre les manifestants, police et armée tirent.

Notre enclave sur le lac est parfaitement paisible.

Contraste.

mercredi 13 août 2008

Cachemire

Zanskar. Rangdum.
De Drass au Zoji La, derniers km au Ladakh.
Descente du Zoji La. Sous haute surveillance !
Kashmiri
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Lundi 11 aout, milieu d'apres-midi, apres un long detour, avec 193 km au compteur nous sommes arrives a Srinagar. Sortis la veille de la vallee de la Suru, nous etions arrives a Kargil (remplissage des reservoirs) pour ensuite rejoindre Drass ou nous avons passe la nuit.
40 km apres Drass, c'est le dernier col avant de descendre sur Sonamargh et les hautes plaines du Cachemire. C'est a la sortie de Sonamargh que les difficultes ont commence : j'ai du discuter fermement avec la police pour qu'ils nous laissent passer. Discussion tendue avec refus categorique de ma part de nous arreter... !!! J'ai quasiment force le passage.
Quelques km plus loin, un groupe de 7 motards en Enfield (voyage organise avec guide et mecano), qui etaient passe sans encombres a Sonamargh (c'etait l'argument que j'avais avance aux policiers pour passer aussi) se retrouvaient bloques a un autre check-point. Nous avons fait la sourde oreille a leurs appels et aux sifflets des policiers, continuant notre route sans ralentir.
Tout le long des 80 km (sans "detournement") entre Sonamargh et Srinagar, des dizaines de soldats en armes suirveillent la route.
Arrives dans la banlieue de Srinagar, les choses se sont compliquees. Les policiers sont partout, y compris avec automitrailleuses et voiturettes blindees. Ils nous font contourner par le "peripherique", nous empechant de rallier le Nageen Lake, nous mettant sur le passage de jets de pierres (qui ne nous etaient pas destinees). Au centre ville, une manifestation nous oblige a faire demi-tour (les touristes ne sont pas inquietes : nous sommes prevenus quand on ne doit pas avancer...). Finalement, nous faisons le tour entier du Dal Lake avnt de forcer a nouveau un barrage de police a nous laisser passer : nous n'etions plus qu'a quelques centaines de metres du House Boat de la famille Major.
Nous etions arrives la il y a cinq ans, venant du sud. Depuis, nous avons garde un contact regulier avec toute la famille et transmis l'adresse aux amis et aux voyageurs rencontres.
Ballade hier sur le lac au milieu des fleurs de lotus.
Tous les magasins sont fermes. On ne peut pas bouger librement.
C'est accompagne, et apres avoir telephone, que le mecano ce matin a pris en charge l'entretien des 2 Enfield. Plus de demarreurs electriques... Je suis au kick depuis Padum... Mais, a nouveau, les motos indiennes ne nous ont pas laisses en rade !
Avec la fete nationale pakistanaise demain et l'anniversaire de l'Independance de l'Inde le lendemain, si rien n'est debloque le 16, nous repartirons, les pleins faits en partie avec de l'essence achetee au marche noir... C'est la greve generale en pointille depuis 2 mois au Cachemire. Avec les boutiques, les stations essences sont evidemment vides et fermees...
Sur le house-boat, on ne voit rien. Paix totale...

vendredi 8 août 2008

De Kargil a Padum. ZANSKAR





Hommes, maison et bouddhisme.
Reparation au garage
Karsha et son monastere.
Recolte
Transport scolaire a Karsha. Que font les assurances ?
Ici, au Zanskar, meme les chevres disent Julley (qui signifie, a la fois, "bonjour - au-revoir - merci).
Motostop a Padum !

Mulbeck

Vieux de 21 siecles, ce Bouddha sculpte a meme le rocher symbolise la frontiere entre la region bouddhiste et la musulmane.

Montee au Fotuh La




14 km depuis Lamayuru pour atteindre le Fotuh La, 4100 m, plus haut point de la route entre Leh et Srinagar.

Lamayuru


Monastere : construction et restauration

Monastere de Matto, pres de Leh, vallee de l'Indus

jeudi 7 août 2008

Padum

Partis lundi apres-midi de Leh, nous avons parcouru tranquillement les 70 km pour arriver a Alchi, au bord de l'Indus. Ambiance calme pres d'un des plus vieux monasteres bouddhistes du Ladakh.

En 2001 et 2003, nous avions fait une longue ballade en amont du village pour aller prendre (puis deux ans plus tard, aller donner) des photos aux habitants d;un hameau situe a une bonne heure de marche du village. Aujourd'hui, une grande enceinte avec maisons, ateliers, etc. est construite la, changeant evidemment tout le paysage, infrastructure de debut de projet hydroelectrique... Bref, le progres avance et les changements du Ladakh, en peu de temps, sont notables ! Puisse la sagesse trouver son equilibre dans notre modernite et -surtout- garder son ame souriante.

Mardi. 100 km de route. Alchi/Lamayuru plus un A/R a Wangla pour deposer Elsa a son depart de trek vers Chilling.

Hier mercredi... 200 km... De Lamayuru nous avons rallie Kargil pour entrer dans la vallee de la Suru, en direction du Zanskar. A partir de Kargil, l'asphalte disparait, laissant place a une piste cahotique : seance de rodeo en Enfield !

Aujourd'hui. Partis avant 7H30 d'un "refuge" d'etat (Jammu et Cachemire tourisme), nous venons de parcourir 160 km de PISTE dans un decor inimaginable, grandiose. Haute valle (4000 m en moyenne) avec des vallees adjacentes s'ouvrant sur des pics vertigineux aux glaciers parfois verticaux. Dentelles de sommets aceres, torrents bouillonants, mer de glace. depuis hier nous cotoyons des montagnes comme le Noon (7135 m), au milieu des yaks, des troupeaux de chevaux en liberte, des marmottes qui courrent devant nos roues, des champs d'orge ou hommes et femmes genouillent ensemble, la faucille a la main, pour la recolte, de quelques villages aux maisons aux toits plats ou s'entassent les reserves de bois, de fourrage, de bouses sechees, toutes ces denrees indispensables a la survie de ces paysans qui vont se trouver a nouveau entierement coupes du reste du monde pour les huit mois de l'hiver himalayen.

160 km de piste, c'est deja un effort... pas olympien... mais quand meme ! Mais cette fois-ci, c'est Patricia qui s'est collee aux joies des problemes mecaniques. Trente km apres le depart, bruit de ferraille. Cela doit etre le porte-bagaes... On verra ca demain. 10 km plus loin, elle sentait une difference dans la conduite : pneu avant creve !!! Juste apres Rangdum. Ou, d'ailleurs, nous ne sommes pas retournes, vu qu'il n'y avait certainement pas de quoi reparer. Je vous laisse imaginer plus de cent km de piste avec une crevaison... Bon, elle a serre les dents, et refuse deux fois de changer de moto. Et on est bien arrives. Meme assez vite (vers 16 H). Petit hotel sympa. Plein de trekkeurs (toutes proportions gardees... C'est petit Padum - on fait une chanson ?) dans les rues.

Demain reparation et repos (meme etymologie ?). Patricia pleure les courbatures. Qu'est-ce que ce sera demain ?

Pour finir, avec l'internet trop lent, je ne transmets pas encore d'images. Je sais, c'est dommage, je vais me rattrapper des que je peux. Franchement, le spectacle est epoustouflant !

dimanche 3 août 2008

Leh. 2e etape.

Retour hier apres-midi de Pangong Lake. Apres avoir traverse l'Indus, nous avons ete au monastere de Hemis avant de revenir a Leh. Nous avons repasse le col a 5300 m qui separe le lac de la vallee du fleuve lion, comme on l'appelle aussi.
Nous avons plein de couleurs dans les yeux. Mais l'internet un peu lent vous prive des images pour l'instant.
Nous etions tres tranquilles au bord du lac, loin de l'agitation toujours grandissante de Leh. La route a ete bonne. Quelques coups de soleil et bobos a soigner... Demain lundi nous irons faire reviser les Enfields avant de partir vers l'Ouest : Lamayuru, Karghil, Padum (Zanskar), puis retour a Khargil pour nous diriger vers Srinagar.
Avant-hier en fin d'apres-midi, de retour du lac, nous avons eu tous une peur bleue. Nous avions laisse les motos a 3 km du lac pour ne pas traverser un gue violent apres 10 H du matin. Pour traverser a 17 H, c'est sur un petit bulldozer a chenilles que nous avons emprunte... A peine quelques secondes pour moi, car au demarrage de l'engin, l'appareil pret a filmer dans la main, j'ai ete projete a l'arriere (sens de la marche du bull...). Je crois que le ski a du aider : j'ai reussi a me retourner pour atterrir dans l'eau de face et... me projeter le plus vite possible pour m'ecarter de la machine et ses chenillettes. Plus de peur que de mal. Rien de grave en tout cas : main droite ecorchee et quelques bleus. Incroyable. Le reflex dans le sac etanche a ete protege. Le bridge dans sa sacoche a supporte le passage a l'eau de quelques secondes. Mes lunettes de soleil sont parties dans le courant (comme l'an passe dans la mer du Bengale -vous avez dit karma ?-) et notre premier compact numerique s'est gorge d'eau... On espere que les images enregistrees seront bonnes. Les dernieres de ce premier appareil digital. Il n'a pas bien supporte d'etre immerge et cogne dans les rochers du torrent.
On a toujours a apprendre.
On se doit de rester humble. D'autant plus quand la vie a decide de nous garder encore un peu.