Maison et gestation photographique

Il me semble (depuis ma vivante adolescence) que tout voyage trouve son équilibre, sa paix intérieure, dans le fait d'avoir son port d'attache. Identité du point de départ et d'arrivée.

Nous avons retrouvé ce centre de notre vie : le foyer.

Après une belle journée de ciel et d'air, nous avons rejoint notre maison. Comme une poésie de Vie.

Le long travail d'image a commencé. Premières lignes de ce texte qui exprimera cet amour, si violent de douceur, de notre belle et fragile planète. De notre tout petit bout d'extraordinaire expérience créée ensemble durant cet été où nous avons mis, avec prudence et audace, nos vies entre les mains de la Providence. Risque tempéré, calculé au plus près.

Car nous avons dansé entre ciel et terre ! Entre ravins et pics... majestueux.

Il va falloir encore quelques jours pour atteindre la concrétisation audiovisuelle de ces pas portés sur notre belle terre sacrée.

Je n'oublierai pas que j'ai marqué, un peu, le corps de Merlin. Il porte déjà comme une fierté cette petite cicatrice sur sa jambe. Souvenir de la route ensemble. Qui nous a marqués. Dans la chair, dans le coeur.

Je me souviens des mots de Jean-Marc BOIVIN, entendus un soir de conférence où il parlait de ses "moments passés avec la Montagne" :

" Le plus grand risque dans la Vie, c'est de ne jamais oser la risquer !".

Comme la rame des Shikaras du Kashmir, il y a le coeur ouvert et la main durcie à prendre appui sur l'eau.

Ce voyage a eu la flamme des temples et monastères, la lumière des regards croisés en chemin. Comme une vision de nos âmes.

Je ressens déjà la puissance sereine qui naît de notre route.

Nous avons reçu de la force à donner toute notre énergie sur ces pistes d'altitude.

C'est comme une lumière qui nous emplit lentement.